Voilà trois ans et demi que je suis bénévole à l’association
Savoir pour Réussir, à Paris.
J’encadre un atelier, suivi régulièrement par environ cinq
jeunes.
Il s’agit d’un « Café Philo ».
Nous choisissons une question (soit par tirage au sort d’un
papier, soit par désir des uns ou des autres de parler de quelque chose de
précis). Puis, nous en discutons.
En général, chaque participant a dans un premier temps une
opinion assez tranchée sur le sujet. Il s’agit donc d’abord d’exprimer son
opinion et mais aussi d’écouter celle des autres. Certains ont des difficultés
à s’exprimer par oral. Je leur viens en aide, bien évidemment.
Régulièrement, je fais le point sur la discussion. Je
rappelle d’où on est parti, les points de vue des uns et des autres. Je
recentre le débat et parfois le déploie vers un axe qui n’a pas encore été vu.
Je suis toujours surprise de voir avec quelle attention ils
sont capables de s’écouter, de chercher à se comprendre. Parfois, ils changent
même d’avis en écoutant les autres. Ce qui est assez rare, dans la vie
quotidienne !
Pendant les dix dernières minutes, ils notent sur leur
cahier, avec mon aide pour reformuler, les points forts de la discussion.
Exemple de sujets débattus :
-
L’argent fait-il le bonheur ?
-
Faut-il respecter toutes les cultures ?
-
A quoi servent les religions ?
-
Peut-on échapper à son destin ?
-
Faut-il toujours dire la vérité ?
-
Sommes-nous tous des artistes ?
-
Jusqu’où iront les progrès technologiques ?
Ces dialogues sont d’abord l’occasion de parler, d’échanger.
Cela semble peu, mais certains n’ont pas le loisir d’aborder de telles
questions dans leur vie quotidienne.
Ils sont aussi l’occasion de réfléchir, et d’entendre les
autres réfléchir. Cela permet d’élaborer une argumentation. Ils sont ainsi
l’occasion de s’ouvrir l’esprit grâce à ces rencontres.
Alix, 8/10/2012
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