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Un doux canyon au Perou

Mes chers amis,

Ca fait tres longtemps que je n'ai pas pu vous donner des nouvelles, et pour cause: Je suis depuis mi-juillet dans l'un des endroits les plus recules du sud du Perou, a savoir, la reserve du canyon de Cotahuasi.
C'est un endroit presque vierge, ou les habitants ont garde leurs traditions et coutumes intactes.J'ai deja fait deux apparations dans les journaux locaux afin de montrer l'importance de l'endroit,et pour que l'Etat se responsabilise un peu quant a la preservation de cet endroit.
Je vais essayer de vous les resumer en quelques mots et photos, afin que vous soyez vous aussi sous le charme de cet endroit magique:
Tout d'abord le Canyon du Cotahuasi occupe la place du troisieme plus profond canyon du monde, avec dans sa partie la plus profonde, avec 3535 mts ! 
Autrefois, les habitants ont commence a peupler les differents endroits: de la vallee, en passant par la puna (au dessus des 4000 mts), et ils ont controle tous les etages ecologiques. Vu le paysage abrupt, ils ont construit du temps des Incas d'efficaces terrasses et canaux d'irrigation pour pouvoir cultiver du mais, des pommes de terre et autres cereales. Voici un exemple de ces terrasses a Pampamarca.

La vallee quant a elle produit de nombreux fruits exotiques (avocat, oranges), et le climat est beaucoup plus chauds. Voici un exemple des cactus qu'on peut trouver avant d'arriver au village de Velinga.
J'ai passe plusieurs mois a visiter le canyon, en effectuant des treks de plusieurs jours dans la puna, zone la plus reculee du canyon, au dessus de 4000 mts, et j'ai pu visiter une famille de pasteurs de lamas et d'alpacas (famille des camelides) a 5500 mts. A cette altitude, la tete commence a tourner, et chaque pas qu'on fait est pesant, c'est beaucoup plus dur de souffler, de respirer.
Cette photo represente un des paysages de puna, avec Juan, mon guide de 12 ans qui m'a emmene connaitre sa famille, et une mule qui emmenait nos sacs de couchage, notre alimentation et notre eau.


Ici aussi une photo des fameux lamas. Chacun d'entre eux peut peser jusqu'a 115 kilos! Ils sont utilises principalement pour leur laine, avec laquelle on fait les fameux ponchos, mais surtout ils servent d'alimentation vu que leur viande est tres appreciee dans le canyon. Les pasteurs de llamas, vivant dans des conditions de froid extremes, echangent et font du troc de leur viande de lamas pour avoir par exemple des cereales en retour ou des fois de l'argent.
L'autre animal que j'ai pu voir en quantite, c'est le condor. C'est un oiseau d'altitude, qui peut mesurer ailes ouvertes jusqu'a 6 mts. C'est une espece protegee, et le Perou est un des derniers endroits on on peut les trouver encore en pleine nature. Le male a le cou blanc, la femelle est grise.


Dans la puna, il est tres frequent qu'il neige, alors que dans la vallee il pleut que quelques gouttes.
Voici une photo de Juan lors de notre retour de sa maison au village le plus proche (Huaynacotas), situe a 11 heures en marchant! Inutile de vous dire que cette marche a ete tres dure. Je suis rentree avec des brulures au visage a cause du froid, et les jambes fatiguees.

A Pampamarca, petit village situe entre les montagnes j'ai pu etre temoin d'une tradition ancestrale du temps des Espagnols: les processions. Ce sont des fetes religieuses, catholique dans ce cas, et chaque village a un patron dont il fete tous les ans la celebration de l'accomplissement de ses promesses. Ils se promenent, malgre le poids assez lourds des statues dans tout le village. Ensuite suivent des corridas (sans blesser le taureau) ainsi que les typiques "serenatas" qui sont les soirees que font les villageois.
Enfin, les sites archeologiques sont impressionants. Celui de Llamocca n'est encore repertorie nulle part, et aucune investigation n'a ete faite: Il se situe au dessus d'un volcan a 4650 mts, et dans le centre des ruines, on peut voir un ancien vestige de l'epoque Wari ou Inca. On imagine que le chef faisait ses reunions pour parler aux Apus, les montagnes sacrees. 
Chaque personne qui monte dans une montagne sacree doit faire un pago, c'est a dire une offrande. Les villageaois pensent qu'ainsi la montagne nous protegera dans notre vie et notre voyage. L'offrande consiste a repeter des paroles en quechua, le langage natif des Indigenes du Perou, et offrir des feuilles de coca, plante sacree des Incas ainsi que du mais.
J'ai aussi vu de nombreuses tombes, ou les "abuelos" ou "gentiles" (anciens ou gentils) reposent. Les personnes de ces endroits pensent que ce sont des etres qui vivent encore et nous guident. Ce qui explique leur tres bonne conservation et respect de leur part.
Dans cette pohot, on sait que les restes datent de l'epoque pre inca, c'est a dire avant le 12e siecle. On peut voir des tissus avec laquelle on enterrait les morts, qui etaient fabriques avec la laine de llamas. Il est surprenant que ces restes soient laisses a champ ouverts et ne soient pas conserves comme dans un musee.


J'espere que ce petit tour du Perou vous aura plu, quand je serai a Paris on pourra en discuter longuement!
Je vous embrasse tous! A tres bientot!

Teresa












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